Mon intérieur

J'aurais aimé que l'on m'écoute.
J'aurais aimé que l'on m'entende.
J'aurais aimé que l'on partage.
J'aurais aimé pouvoir donner mes avis plutôt que les imposer.
J'aurais aimé être reconnu.
J'aurais aimé être apprécié.
J'aurais aimé être aimé.

J'aurais aimé que mon oncle ne parte pas si vite.
J'aurais aimé que le soleil brille encore quelques heures.
J'aurais aimé que le soleil me réchauffe plus.
J'aurais aimé partager ces moments avec Toi que je ne connais pas encore.
J'aurais aimé partager ces moments avec Toi...

J'aurais aimé être différent.
Moins fragile, moins fébrile. Dans ma voix, dans mes mots, dans mes gestes.

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Je crois avoir un tel besoin de partager que même le soleil brillant laisse le goût de cette soirée bien fade.

Je ne compte plus les minutes depuis mon coup de blues. Je ne compte plus non plus les envies contradictoires qui me submergent. La fuite ? La fuite fatale ? La quête d'Elle ? Se saouler de travail ? Se saouler de vin ? Pleurer ? Relativiser ? Exploser ma peine aux yeux du monde ? Me taire ? Dormir ?...

Que faire ?

Parler, déjà...

J'ai failli me griller.

Il était impressionnant, c'est vrai. Au final, ce n'était peut-être pas ce qu'il cherchait à être. Pourtant, j'ai été pris au dépourvu.  Et je reste persuadé malgré tout qu'il a voulu en mettre la vue.

Nouvel arrivant dans un projet important pour moi dans lequel je travaille avec une fille sublime à tous points de vue, il a su me rendre sans voix, incapable de répondre à ses agressions verbales apparemment involontaires.

Pourquoi ai-je cherché à l'écarter ? Jalousie, peur d'être mis à l'écart d'un projet apparemment mal géré par moi-même ? Protection du projet ? Instinct de conservation, certainement.

J'ai failli me griller car je n'ai pas eu assez confiance en moi pour rire de ses mots bulldozer.

Les gens doutent mais ne le montrent pas. Ils n'aiment pas ceux qui doutent visiblement. Ils n'aiment pas la fragilité.

C'est une des facettes de notre société que je déteste le plus.

Les filles, par exemple, ne semblent pas supporter les garçons qui paraissent intimidés à un premier rendez-vous. Elles doivent penser que ce sont des couilles-molles à part entière, alors qu'en ce qui me concerne une fille est bien plus intimidante qu'une foule à laquelle je dois m'adresser.

L'image qu'on donne de soi est décisive, surtout dans les 60 premières secondes de la rencontre.


J'ai failli me griller mais j'ai su me raisonner...


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